Samedi 18 avril 2015

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Paysages de Lucky Strike

Découvert en 1993 lors d’un coup de benne « chanceux », le champ hydrothermal Lucky Strike occupe environ une surface de 1 km2 sur le plancher océanique de la dorsale médio-Atlantique. Il se caractérise par la présence d’un ancien lac de lave autour duquel se distribuent une vingtaine d’édifices hydrothermaux actifs aux noms variés : Sintra, Cimendef, White Castle, Sapin, Cyprès, Vazydon, Isabel, Y3,… et Tour Eiffel le plus étudié et aussi le plus imposant. Ces édifices peuvent atteindre une dizaine de mètres de hauteur.

Prélèvement de fluide hydrothermal dans une seringue de titane

(©Ifremer/Victor6000)

Ils abritent des cheminées hydrothermales qui crachent des fluides chauds à des températures entre 200°C et 340°C et dont la composition chimique fluctue d’un site à l’autre et aussi au cours du temps. Ces fluides se chargent en métaux et en sulfures en lessivant les roches très chaudes situées au-dessus de la chambre magmatique sous-jacente (environ 3-4 km sous le plancher océanique).

Analyses chimiques et prélèvement d’eau au sommet d’un édifice hydrothermal

(©Ifremer/Victor6000)

L’activité sismique de la zone est importante : les séismes en général de magnitude très faible résultent pour certains du déplacement tectonique entre les deux plaques (Amérique et Afrique), pour d’autres du mouvement de magma. Un grand nombre de microséismes sont générés par le refroidissement brutal des roches en profondeur dû à la percolation de fluides froids.

Assemblage de moules Bathymodiolus azoricus recouvertes de filaments microbiens

(©Ifremer/Victor6000)

Les édifices hydrothermaux de Lucky Strike peuvent être colonisés par trois assemblages de faune dominante : les assemblages de crevettes Mirocaris fortunata, les assemblages de moules Bathymodiolus azoricus et plus récemment identifiés, les assemblages de gastéropodes Peltospira smaragdina. Plus de 80 espèces y ont été répertoriées à ce jour.

Assemblage de gastéropodes Peltospira smaragdina à la base de l’édifice Y3

(©Ifremer/Victor6000)

Cette faune hydrothermale dépend des microorganismes pour son alimentation et sa survie. Ces microorganismes sont trouvés soit sous forme libre, dans l’eau ou sur les surfaces, ou vivants en association symbiotiques avec certains invertébrés comme les moules.

Visite d’une chimère Hydrolagus pallidus

(©Ifremer/Victor6000)

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