Étude comparée de la structure et du fonctionnement des communautés de faune en environnement chimio-synthétique profond : 1. les sources froides et hydrothermales du bassin Guaymas 2. les sources hydrothermales le long de la ride médio Atlantique

Les processus écologiques sous-jacents à la structure et au fonctionnement des écosystèmes chimiosynthétiques marins profonds apparaissent complexes. Ceux-ci dépendent de nombreux co-facteurs dont les rôles respectifs sont difficiles à estimer. Ces facteurs sont d’origines variables (exogène, endogène), de natures multiples
(abiotique, biotique) et s’expriment à différentes échelles spatiales.

Afin d’appréhender ces écosystèmes sous un nouveau jour, deux cas d’étude sont proposés :

  1. la comparaison des écosystèmes de sources froides et de sources hydrothermales du bassin de Guaymas, où l’absence de barrière biogéographique permet d’évaluer spécifiquement le rôle des conditions environnementales endogènes propres à chacun des écosystèmes,
  2. la comparaison des assemblages de faune hydrothermale le long de la dorsale médio-Atlantique (MAR), sur des sites à différentes profondeurs et associés à divers contextes géologiques, permettant d’appréhender l’importance relative des facteurs exogènes et endogènes.

Chaque comparaison fait intervenir des approches intégrées traitant du triplet « Structure-Environnement-Fonctionnement ».

Le fonctionnement des communautés est appréhendé par l’étude des réseaux trophiques à partir des isotopes stables du carbone et de l’azote. Ces études démontrent d’une part de fortes similarités structurelle et fonctionnelle entre les sources froides et les sources hydrothermales du bassin de Guaymas ; d’autre part une similarité fonctionnelle entre les sites hydrothermaux de la MAR et ce malgré l’établissement de communautés variables.

Les similarités fonctionnelles des communautés chimiosynthétiques dans des contextes géologiques variables suggèrent que les facteurs régissant les dissimilarités structurelles sont principalement d’origine exogène (température, pression, dispersion) et non endogène (physico-chimie des émissions de fluides). L’adaptation des espèces aux écosystèmes contrastés serait permise par leur flexibilité trophique, telle que suggérée par l’analyse des isotopes stables et qu’une analyse préliminaire des acides gras tend à confirmer.

Cette étude vient étayer l’hypothèse d’un continuum écologique des écosystèmes chimiosynthétiques profonds et souligne l’intérêt d’intégrer ces écosystèmes dans un modèle conceptuel commun afin de mieux comprendre la biogéographie des espèces et le fonctionnement des communautés basées sur la chimiosynthèse.

Jury de thèse

M. Juniper Kim, Professeur
University of Victoria - Canada

M. Riera Pascal, Maître de conférences
Station biologique de Roscoff

Mme Sarrazin Jozée, Chercheure
Ifremer - Centre Bretagne

M. Thouzeau Gérard, Directeur de Recherche
Université de Bretagne Occidentale

Invités

M. Carlier Antoine, Chargé de Recherche
Ifremer - Centre Bretagne

M. Jacques Clavier, Professeur des Universités
Université de Bretagne Occidentale

Mme Godfroy Anne, Directrice de Recherche
Ifremer - Centre Bretagne

Mme Olu - Le Roy Karine - Chercheure
Ifremer - Centre Bretagne