Soutenance de thèse de Marion Guéganton

Acquisition des partenaires symbiotiques : modalités et conséquences sur l'établissement, la distribution et l'écologie d'espèces hydrothermales

Venez nombreux à la soutenance de thèse de Marion Guéganton du laboratoire BEEP LMEE. Rendez-vous le Jeudi 30 Mars à 14 h à l'IUEM Amphi A

Résumé

Les communautés microbiennes des sources hydrothermales profondes assurent la production primaire d’énergie via la chimiosynthèse. Des associations symbiotiques (holobionte) comme chez les crevettes emblématiques R. exoculata et R. chacei, de la MAR sont communes. Malgré des traits biologiques contrastés (morphologie, démographie, nutrition), Rimicaris spp. présentent une symbiose céphalothoracique trophique (presque exclusivement chez R. exoculata, partiellement chez R. chacei) et une double symbiose digestive. Au stade juvénile, un changement trophique progressif est observé (photosynthétique à mixte ou chimiosynthétique). Cette observation implique une acquisition progressive d’une symbiose trophique post-dispersion et installation sur site. Le but de mon doctorat était d’étudier l’évolution de la symbiose chez les juvéniles des deux espèces, afin de comprendre les phénomènes d’acquisition et le développement divergent des populations.

L’étude approfondie de la symbiose digestive adulte a permis de localiser précisément les lignées majeures (Hepatoplasmataceae : estomac ; Candidatus Microvillispirillaceae : tube digestif) et d’appréhender leur rôle potentiel (approche métagénomique) pour l’holobionte. Grâce à des approches microscopiques et de métabarcode, une triple symbiose similaire à celle des adultes a été identifée chez les juvéniles Rimicaris spp., suggérant diverses hypothèses : (1) transmission horizontale post-installation des symbiotes céphalothoraciques (similaires aux adultes), (2) une colonisation tardive du système digestif au cours du recrutement (infestation unique du tube digestif via une contamination par les congénères ; transmission horizontale ou via une contamination par les adultes à proximité dans l’estomac), (3) une possible explication de l’effondrement des populations de R. chacei (développement moins efficace de la symbiose). Ce travail de recherche a donc permis de poser les bases dans la compréhension de la symbiose chez les juvéniles et le moment clé de cette acquisition et ouvre de nouvelles questions.